Après deux années blanches, Japan Expo Paris fit son grand retour du 13 au 17 Juillet 2022. Trois semaines après les festivités, voici mon gros compte-rendu de cette 21ème édition ô combien attendue où je reviens sur mon ressenti sur ce salon, mes activités, les stands et le cosplay. En vous souhaitant une très bonne lecture.
Un retour en grande pompe ?
Entre Japan Expo (que je vais abréger « JE« ) 2019 et 2022, plus de 1000 jours se seront écoulés. Une longue absence étant la conséquence de deux annulations successives en 2020 et 2021, dues aux raisons que l’on connaît tous. Forcément, ça soulevait beaucoup de questions et craintes quant à la manière dont le plus gros festival européen consacré à la culture nippone allait revenir d’entre les morts. En matière de disposition, d’activités, d’invités, de shows, de stands et plus encore.
Au final, ces craintes ont été plus ou moins balayées. J’ai été rassuré par le fait que la disposition n’avait quasiment pas changé depuis 2019. À quelques exceptions près comme la disparition de la scène Karasu autrefois située dans l’autre moitié du Hall 5 partagé avec la scène Ichigo. Mais à part ça, JE Paris n’a rien perdu de son envergure. Sa superficie n’a pas été réduite de manière drastique comme ce fut le cas pour d’autres salons français à leur reprise. C’est ce qui me faisait le plus peur connaissant la fréquentation habituellement élevée au sein du Parc des Expos de Villepinte. Le plus beau aurait été que le salon gagne en superficie mais c’était peut-être trop demander après une si longue pause forcée.
Cependant pour le reste, j’ai quand même senti que ce n’était pas la « fête » comme auparavant. Les éditions précédentes, JE a eu pour habitude de faire venir des invités prestigieux comme des mangakas, doubleurs étrangers, producteurs de jeux vidéos, et autres personnalités publiques en lien avec ces univers.
Je ne dis pas qu’il n’y avait personne cette année. En atteste la présence de cosplayers internationaux pour l’ECG. De doubleurs français tels que Brigitte Lecordier. Créateurs de contenu comme Hiuuugs (un des rares streamers à ne pas avoir été à la Twitchcon d’Amsterdam au même moment). Ou des performers comme E.L Squad. Mais c’était clairement différent. J’imagine que cette interminable situation sanitaire à du jouer sur le nombre d’invités initialement prévus et qui n’ont pas pu venir à cause de ça.
Une des « nouveautés » de JE Paris est la nouvelle période d’ouverture pour le moins inhabituelle. Historiquement, le salon a toujours pris place début juillet. Et pour la première fois cette année, ça a été décalé à la mi-juillet la même semaine que la Fête Nationale. J’en ignore la raison, mais pas sûr que ce soit la période la plus idéale pour que ça ait lieu. À cheval entre les départs en vacances sur les routes, et le début des grands travaux d’été sur les lignes de trains en Île de France.
Fort heureusement, la SNCF s’est adaptée à l’événement en proposant davantage de trains directs de Paris Gare du Nord vers le Parc des Expositions (ou inversement) qu’en temps normal sur le RER B. Il y a rien de plus satisfaisant que de pouvoir monter dans ces trains-là. Même si ça n’aura pas empêché les soucis récurrents sur cette ligne. Notamment durant la soirée du Vendredi marquée par de multiples incidents sur la B et rendant le retour très difficile pour beaucoup de visiteurs.
J’ai été assez surpris de l’affluence durant ces 4 jours qui était moins forte que je ne l’imaginais toutes proportions gardées. Et dont on n’a toujours pas eu les chiffres à l’heure où cet article est publié. Les jours les plus chargés étant le Jeudi férié et surtout le Vendredi (sold-out apparemment) où j’ai dû expérimenter à nouveau les allées bondées de monde. Ça ne m’avait pas manqué…
D’ailleurs ces deux premières journées étaient les moins « chères » avec des billets respectivement à 22€ et 20€ pour les tarifs finaux. Ce qui explique certainement l’affluence. J’insiste sur les guillemets car une fois de plus à JE, on reste dans la moyenne (trop) haute du tarif d’entrée pour une convention de ce type. Et quand on compare avec les anciennes éditions, ça pique.
Dans mon article sur l’édition de 2019, j’avais déjà poussé une gueulante à ce sujet et que je pourrais presque réécrire mot pour mot ici. Il y aurait juste à changer les tarifs des billets journaliers, ZEN et autres, qui ont tous augmenté de manière significative. Et ajouter le fait que le prix d’exploitation du Parc et l’inflation ne sont plus les seules raisons puisque le Covid est passé par là entre-temps. J’en suis à un point où j’aurais beau me plaindre, ça ne changera rien. Mais je me demande quand même jusqu’à quand ça va durer. Est ce qu’on va devoir se taper un billet d’entrée à 40€ d’ici 5 ou 10 ans ?
Certes, je ne suis certainement pas le plus à plaindre à ce sujet sachant que j’ai eu l’accred pour la seconde édition consécutive (merci au staff pour ça), me donnant accès gratuitement au salon sur toute sa durée. Sans ça, je n’aurais probablement pas fait les 4 jours. D’autant plus qu’il me permettait de passer à nouveau par la galerie d’accueil longeant le Hall 4 pour entrer, me faisant éviter la grosse file d’attente du Hall 7. Mais je tenais quand même à en toucher quelques mots.
Et histoire de rester sur le thème de l’argent, ce festival a battu tous les records en termes de tarifs de produits dérivés et surtout de bouffe. Avec des Bubble Tea à 8€, trois Onigiris pour 12,50€, ou encore deux pauvres cheeseburgers à 15€. Ça ne date pas d’hier et pour être honnête ça ne me surprends même plus. Mais en creusant un peu le sujet, j’ai appris que les tarifs de ces stands alimentaires sont imposés par le Parc des Expos qui leur taxe une grosse part de leur CA.
Peu avant le salon, une rumeur s’était propagée avec des « captures » à l’appui affirmant que le salon ne serait pas climatisé. Cela a été vite démenti par l’orga de JE. Et encore heureux vu la canicule annoncée pour cette semaine-là et évitée de justesse. Avec un pic de 40°C prévu pour le week-end qui a finalement eu lieu le Lundi d’après en région parisienne. C’est dans ces moments que je salue le courage (ou la folie) des cosplayers couverts de la tête aux pieds, bravant la chaleur à leurs risques et périls.
En termes d’organisation et de sécurité, ce fut très mitigé de mon point de vue. Notamment sur la gestion de la sortie du festival incompréhensible au premier abord. Je ne comprenais pas la logique de bloquer l’accès direct à la gare en nous faisant contourner l’extérieur du Hall 5 pour la rejoindre. Puis je me suis dit que c’était probablement pour désengorger le chemin vers la gare. Mais j’ai appris plus tard que c’était pour prioriser les exposants et les personnes en difficulté. Chose indiquée nulle part et qu’on ne pouvait savoir que de la bouche du staff. Et j’ai halluciné une fin de journée où les vigiles chargés de bloquer cet accès, n’arrivaient même pas à se mettre d’accord entre eux sur le fait de laisser passer ou non les gens. Alors qu’il était 19h passés et qu’il ne restait plus grand monde sur place.
Et sur une note encore moins joyeuse, il semblerait que des malades de la seringue ait sévit à JE en piquant des personnes à leur insu. Si c’est avéré, la sécurité aura intérêt à être bien plus aux aguets à l’avenir. Aussi bien à l’entrée du festival avec des fouilles plus sérieuses, qu’en son sein. Triste de se dire que même dans ce genre d’évènements on n’est même plus en sécurité..
Sur ce, il est temps pour moi de parler de ce que j’ai vu et fait durant ces 4 jours à JE 2022.
Stands
Cette année, JE aura mis le paquet au niveau des stands aussi bien du côté des vieux de la vielle comme les nouveaux venus. Même si on a eu quelques grands absents comme Square Enix.
Le plus emblématique étant celui de Nintendo. Toujours fidèle au poste après toutes ces années avec ses tournois quotidiens, ses diffusions sur la scène principale, et ses différents espaces avec de jolis décors pour certains. Même si cette année n’aura pas été celle de la nouveauté faute d’E3 du côté de chez Big N. Les jeux présents étant tous déjà sortis avant la convention.
Comme Mario Strikers Battle League Football qui avait son propre terrain de foot et non loin d’un tuyau Mario que j’ai partagé avec ce cher ami blogueur VRTVingt. J’ai moi-même tenté le tournoi de cet opus en gagnant ma première manche de poules (et des goodies) en duo, mais en perdant lamentablement à la seconde manche. Le jeu est à peine sorti que le niveau est déjà particulièrement élevé. Pour s’en convaincre, il suffit de voir ma vidéo ci-dessous de la finale du Dimanche.
Il y avait aussi tout un quartier pour Nintendo Switch Sports et ses multiples disciplines facilement identifiables par les immenses objets dédiés. 🥎
L’espace d’Animal Crossing New Horizons et de son extension Happy Home Paradise divisé en deux parties. Avec un coin « vacances » pour jouer au jeu en mode détente où il ne manquait plus que le sable, les cigales, et le bruit des vagues. 🏖
Et un décor de campement assez fourni mis disposition pour des shootings. Et « privatisé » par un groupe d’une vingtaine de personnes dont je faisais partie. Avec parmi eux des amis que je n’avais pas revus depuis plusieurs années, donc le groupe de vidéastes Nintendo constitué de BibiTM & Synea qui ont récemment fêté le 10ème anniversaire de leur chaine.
À deux pas de chez Nintendo, le stand de Genshin Impact qui est certainement celui qui aura attiré le plus de monde à JE. N’ayant pas fait la queue, j’ai quand même pu contempler de loin un sympathique décor très prisé par les nombreux cosplayeurs de cet univers, et pas mal d’activités sur place. Je pense que pour les fans ça devait être le paradis.
J’avais trouvé étrange le fait qu’un si grand espace soit dédié à Sonic Frontiers (dont les dernières rumeurs parlent d’une sortie pour le 8 Novembre prochain), mais sans bornes de jeu. Quand je pense que les anciens opus comme Forces, Mania, Lost World, Generations ou Colors étaient tous jouables à JE avant leurs sorties respectives.
Au final, les seules exclusivités vidéoludiques testables que j’ai pu recenser (mais sans les tester) sont One Piece Odyssey prévu pour fin 2022, et Street Fighter 6 en 2023.
On quitte les jeux vidéos pour rejoindre la zone où sont regroupés les gros éditeurs de manga et animes dans le Hall 5. Notamment Crunchyroll qui était difficile à louper au vu de l’immensité de son stand. Ou devrais-je dire son village de 400m².
De nombreux quartiers et activités furent dédiés aux animes phares de la plateforme comme The Promised Neverland ci-dessus.
Ou encore Kaiju nᵒ 8 et son stand de tir. Le décor de Jujutsu Kaisen. Le trampoline à cordes de l’Attaque des Titans (à défaut d’avoir le véritable équipement tridimensionnel). Et une expo sur DanDaDan.
On change de rapport de taille avec une chouette exposition retraçant les 10 ans de l’ECG. Le concours européen de cosplay dont la finale a eu lieu le Samedi et dont je reparlerai plus bas.
L’espace Wabi Sabi qui justifie le « Japan » de Japan Expo avec des créations traditionnelles en provenance du pays du soleil levant, telles que des vêtements, bijoux, origamis, et musiques avec quelques représentations quotidiennes d’artistes locaux.
Pour ceux voulant découvrir le Japon où se préparer à y aller, un office de tourisme était présent ainsi que des stands « le Japon en un coup d’œil » qui exposaient de très nombreuses informations concernant ce pays, ses cultures, ses traditions, et lieux phares.
Une expo sur les œuvres de Yuji Kaida à qui l’ont doit les illustrations de nombreux Kaijus dont le mythique Godzilla. 🦖
Et pour finir sur les stands qui m’ont interpellé, un food truck Naruto (qui vend des produits de douche) reprenant l’architecture des habitations du village de Konoha, surplombé par un Kyuubi pas du tout menaçant.
Conférences & Shows
Alors que le Jeudi, Vendredi et Dimanche de JE ont été des journées où je me serais essentiellement baladé, le Samedi fut plus chargé avec les conférences et shows auxquels je voulais assister.
MAPPA x Crunchyroll
La première conférence se tenait sur la scène Yuzu la matinée. Elle réunissait quatre représentants parmi les plus importants du studio d’animation MAPPA. Son président Manabu OTSUKA, le directeur exécutif Makoto KIMURA, le réalisateur Shuhei YABUTA, et le scénariste Hiroshi SEKO.
Durant cette session de questions / réponses, MAPPA à communiqué sur ses productions à venir qui seront licenciés par Crunchyroll chez nous, ainsi que le processus créatif derrière chacune d’elles.
Et ce qu’il fallait en retenir, c’est d’abord que l’anime Chainsaw Man prévu pour cette année sera supervisé par une jeune équipe et promet d’être aussi gore que le manga papier. Puis que la saison 2 de Vinland Saga qui débutera en janvier 2023 sera beaucoup plus « calme » que la première, avec une apparition surprise en vidéo de l’auteur du manga Makoto Yukimura qui adressa un message aux fans. En revanche rien de particulièrement neuf sur la partie finale de la saison 3 de l‘Attaque des Titans toujours annoncé pour l’année prochaine. Même si l’équipe a évoqué le challenge sans précédent qu’était de reprendre cet anime que Wit Studio avait laissé de côté après 4 saisons.
E.L Squad – LIGHTS in the DARK
Plus tard dans la journée sur la scène Ichigo, j’avais pu assister dans un noir total à l’impressionnante représentation des chorégraphes japonais d’E.L Squad. Où la danse urbaine et la lumière dynamique ne faisaient qu’un. N’ayant pas pu trouver à l’heure actuelle de rediffusion de leur show à JE (ce que je trouve étonnant vu que tout était filmé sur place), j’ai mis cette courte vidéo montrant un aperçu de leur talents
Finale de la Saison 10 de l’ECG
Et juste après ce spectacle haut en couleurs, la fameuse finale de la Coupe d’Europe de Cosplay qui clôt ce Samedi. Et jugé par les cosplayers internationaux tels que Pion Cosplay, CYD Cosplay, Ketrin cosplay, LittleJem et Taryn Cosplay. Un show sympathique avec quelques prestas qui valaient le détour. Mais qui m’a moins marqué que la Coupe de France de Cosplay que j’ai pu voir à Japan Tours Festival deux semaines avant JE. Et pour revenir encore plus en arrière, j’ai même un meilleur souvenir de l’ECG de 2019.
Bien sûr cela ne remet pas en cause le travail des compétiteurs venus des quatre coins de l’Europe (pour ceux qui ont pu venir) ayant tout donné sur scène. Et de la régie toujours au taquet qu’on oublie trop souvent, et sans qui il n’y aurait tout simplement pas de show. Sur ce, voici mes 5 performances favorites parmi les 28.
Pays-Bas 🇳🇱 : Pastelcolouredhell – Big Sister
Suède 🇸🇪 : Amenoo Cosplay & Godirtypop – Idolm@ster
Espagne 🇪🇸 (1ère place Solo) : Taifu – Compte Olaf
Suisse 🇨🇭 : @enelden – Irumi & @yayagi_chan – Kirua
Italie 🇮🇹 : Twins Cosplay – Toy Story 3
Les résultats complets sont dispos sur le site de l’ECG.
Artistes
Les illustrateurs et jeunes créateurs étaient très nombreux à JE pour mon plus grand bonheur. Voici ceux que je tenais à mettre en avant et dont je vous invite à voir leurs travaux sur leurs réseaux. 🎨
Skullvadyr Shuramune & Lady-Nemhesis ST
Cité internationale de la tapisserie – Aubusson
On pointe souvent du doigt ce salon et d’autres sur l’aspect commercial avec des produits dérivés qui pullulent et souvent plus chers qu’ailleurs. Mais je trouve qu’on ne met pas assez en avant le travail de ces créateurs qui ont eu cette chance d’exposer leurs œuvres à la vue de tous.
Cosplays
Que serait une convention sans ses cosplays ? Surtout à JE où l’on y voit presque tous les univers possibles et imaginables de la pop-culture. Parmi les plus représentés, j’ai vu du Genshin Impact, Demon Slayer (avec une dizaine de Tengen différents au moins), One Piece, League of Legends, et Marvel pour ne citer que ça. Place à ceux que j’ai pu immortaliser 📸
Riven Arcade : LittleJem – OC : Lacy Pandora Cosplay
Genshin – Yumeko : @wildlysa – Predator : @takaxora
Monster Hunter : @altaya_cosplay – Eggman : The Epical Panda
Tengen : Siwen Cosplay – Hinatsuru : @cosplaybakiii
Nelliel : Kyllie Cosplay – Captain Falcon
Daki : @lovy_cosplay – Alexstrasza : @claireobscurecosplay
Héros : @just.micka – Dr. Strange : @goku8164_cosplay
Janna : @nine_et_nora – OC : @master_akuma
Pactole
Avant de conclure, petit point sur mon « loot » de ces 4 jours. Après presque autant de produits achetés que de produits gagnés.
À commencer par des stickers Animal Crossing New Horizons et un porte-clés de Marie offerts après mon passage sur le décor de campement.
Un Bob Omb (factice bien entendu) imprimé en 3D acheté chez un artisan. Et un porte-clés Splatoon offert en jouant au jeu.
Un carnet du manga Sakamoto Days et un nerf gagné au stand de tir dédié.
Un t-shirt de Mario Strikers Battle League et des stickers offerts en gagnant un match de poules du tournoi quotidien.
Des dessins de Skullvadyr avec l’original de la peinture du jeu The Last Guardian, ainsi un dessin de Eggman. Et des marque-page rigolos par Lady-Nemhesis.
Trois posters des World-maps de @nayth sur Zelda, One Piece, et les JRPG. Que j’avais acheté une première fois et que pensais avoir malencontreusement paumés en sortie de festival. J’étais même prêt à les lui repayer lors de mon nouveau passage sur son stand, mais il a choisi par pure générosité de sa part de me les offrir. Un grand merci à lui.
Et j’ai appris quelques jours avant cet article que les premiers posters que je croyais perdus, étaient en possession d’une âme charitable qui les a sécurisés pour moi. Ce qui fait que j’ai techniquement 2 exemplaires de chaque. Une histoire qui se finit doublement bien.
Et enfin, je « triche » un peu avec un objet me tenant à cœur que je n’ai pas acheté à JE même, mais juste avant d’y aller. L’édition collector du volume 41 de Berserk trouvé dans les rayons de la Fnac de bon matin. Le dernier tome à avoir été écrit par Kentaro Miura avant son décès.
Conclusion