Il y a 10 ans le 17 septembre 2013, Rockstar Games largua la bombe GTA V sur la 7e génération de consoles. Personne n’aurait imaginé à quel point cet opus allait bouleverser le monde du jeu vidéo comme aucun autre ne l’a fait avant, et après lui. Le moment idéal pour faire un retour sur le phénomène de la décennie passée. Et qui est à ce jour, le seul épisode que j’ai terminé.

Le jeu de tous les records

GTA V, c’est d’abord des chiffres qui donnent le vertige encore aujourd’hui. Et ça a commencé bien avant sa sortie. Sa toute première bande-annonce du 2 novembre 2011 plafonne actuellement à 88 millions de vues. C’est le second trailer de jeu vidéo le plus regardé de tous les temps juste derrière celui de Minecraft sorti le mois d’après. Et plafonnant à 166 millions de vues.

Source : https://www.safebettingsites.com/2021/08/10/gta-v-crosses-150m-units-in-lifetime-sales-more-copies-sold-in-2020-since-year-of-release/

24h après sa sortie, GTA V fut à la fois le jeu qui s’est le plus vendu durant ce laps de temps avec 11 millions d’exemplaires. Et celui qui aura généré le plus d’argent avec 815 millions de $. Mais le chiffre le plus impressionnant restera celui des ventes totales. À date du mois d’aout 2023, ce sont pas moins de 185 millions d’exemplaires qui se seront écoulés à travers le monde. Faisant de lui le 2e jeu vidéo le plus vendu de l’histoire devant Tetris et ses 100 millions, et derrière Minecraft (encore lui) vendu à 238 millions. Le fait d’être sorti sur de multiples consoles de génération différentes (sauf sur Nintendo), dont le PC, a bien aidé.

Cependant au fil des années, son aura faiblira à petit feu. Jusqu’à atteindre un point critique lors du PlayStation Showcase de 2021. Avec l’annonce de la version PS5 du jeu, lui-même déjà porté sur PS4 en 2014. Une annonce qui aura aussi battu un record à son échelle. Car à ce jour, le trailer de GTA V sur PS5 est très probablement la bande-annonce vidéoludique la plus détestée de tout YouTube. Avec un ratio de 40k likes contre 278k dislikes. Un accueil d’une hostilité sans précédent s’expliquant d’abord par le fait qu’en dix ans, cet opus est sorti sur trois générations de consoles. Et aussi parce qu’en ce laps de temps, le seul jeu original hors remaster ou DLC que Rockstar aura pondu en plus de GTA V, fut Red Dead Redemtion 2 en 2018. Il est loin le temps de la PS2 qui accueillait trois jeux GTA tous différents.

Et on passera sur la sortie complètement ratée de la Definitive Edition de la trilogie regroupant les versions remastérisées de GTA III, Vice City et San Andreas. Avec son lot de bugs et aberrations visuelles. Deux ans après, la compilation semble s’être améliorée sur certains points. Mais il reste encore beaucoup à faire notamment en termes de physique. Décidément, Rockstar c’est plus ce que c’était. Mais bref.

Welcome to Los Santos

Je me souviens encore de la claque que m’avait procurée Los Santos (que je vais abréger par « L.S ») la première fois que j’y aie mis les pieds. Une ville héritant directement du jeu San Andreas sorti dix ans avant GTA V. Et une reproduction très fidèle de Los Angeles. Ce lieu m’avait marqué d’abord par l’immensité de sa carte (92 km²) accessible en totalité dès les premières heures de jeu. Sa richesse en termes d’activités, de lieux, et surtout de vie. Par sa modélisation avec une distance d’affichage qui forçait le respect. Des panoramas à décrocher la mâchoire. Ses couleurs chaudes transpirant la Californie avec notamment de superbes couchers de soleil.

Et surtout, un souci du détail qui, encore aujourd’hui, met à l’amende pas mal de productions récentes comme l’illustre cette vidéo de Knightz.

D’autant plus que L.S ne se limite pas qu’à son centre-ville. Car au nord se situe la campagne avec le désert Grand Señora. Une chaine montagneuse avec le mont Chiliad en tant que pic. Quelques rives et forêts aux alentours. Ainsi que sa faune avec certains animaux sauvages qu’il vaut mieux ne jamais croiser. Des zones naturelles ajoutant un dépaysement bienvenu, et qu’on prendra plaisir à explorer par n’importe quel moyen de locomotion. Le plus efficace étant le taxi. Véritable téléporteur du jeu qui, pour une poignée de dollars, nous conduira instantanément à l’emplacement choisi sur la carte.

À L.S, difficile de s’ennuyer tant il y avait de choses à faire et à voir. J’en veux pour preuve les très nombreuses activités et commerces tels que des magasins d’armes, barbiers, garages à tuning, fêtes foraines, clubs de strip-tease, téléphérique, triathlon, et j’en passe. Avec même la possibilité d’acheter ses propres propriétés ou louer des box. Et histoire d’ajouter un peu plus de vie à une ville qui en grouille déjà, les développeurs ont intégré des « événements aléatoires ». Déjà présents dans les opus l’ayant précédé, ce sont des petites missions annexes où il sera souvent question d’aider un individu en le déposant à destination, ou en pourchassant un voleur. Une gratification sera versée par la personne assistée en cas de réussite.

Graphiquement parlant, le jeu s’en sortait déjà plutôt bien sur PS3 (même si ça a un peu vieilli aujourd’hui). Et cela a été nettement amélioré sur les consoles suivantes. J’ai été particulièrement marqué par la modélisation impeccable de l’eau que l’on peut explorer en profondeurs. Avec des vaguelettes crédibles qui influent réellement sur la conduite marine. Le cycle météo était convaincant en plus d’être dynamique. Contempler L.S depuis les hauteurs par un temps de brouillard, ça fait son petit effet.

Que serait un GTA sans la police ? Littéralement une promenade de santé. À partir du moment où on se comporte en bon citoyen américain modèle (ce qui arrive rarement), il n’y a pas trop à s’inquiéter. Mais la moindre infraction peut activer une des fameuses étoiles qui détermineront la dangerosité et les moyens mis en œuvre par les forces de l’ordre. Avec une seule étoile, c’est assez facile de les semer. Deux, et ils seront un peu plus nombreux et agressifs, mais rien d’insurmontable. À trois, ça commence à devenir sérieux avec l’arrivée des fourgons et des barrages routiers.

Avec quatre étoiles, ce sont les forces spéciales et les hélicoptères qui entrent en jeu. Et à cinq, bonne chance pour s’en sortir vivant, surtout face à des chars d’assaut. D’ailleurs, le simple fait d’entrer par effraction dans la base militaire activera toutes les étoiles d’un coup. Et, quel que soit leur effectif, les flics feront tout pour nous barrer la route. Lors des courses poursuites, ils iront même jusqu’à nous serrer dans le but de nous faire dévier de notre trajectoire. Une IA qui s’en sortait plutôt bien dans ce cas de figure. Et vaut mieux être bien armé face à eux, car ils peuvent faire très vite baisser notre jauge de vie.

Tout ça pour dire que le monde de GTA V était d’une crédibilité et d’un réalisme inédits pour l’époque. On y prendra plaisir à y errer souvent sans but précis, afin de profiter de la variété des paysages et de la quantité de choses à faire. Le tout pimenté par la flicaille qui surveille le moindre de nos faits et gestes.

L’ambiance de L.S doit aussi énormément à sa musique. Pas seulement pour les playlists « radio » avec des genres musicaux pour tous les goûts et ancrés dans leurs époques. Mais aussi de la bande originale. Ou pour être plus précis, de l’album The Music of Grand Theft Auto V, Vol. 2: The Score. Que je trouve excellentissime encore aujourd’hui. Parmi mes pistes préférées, No Happy Endings. A Legitimate Business Man. A Bit Of An Awkward Situation. Et Chop The Dog.

Trio de folie

Depuis 1997, le concept de GTA n’a quasiment pas changé. En clair, voler des voitures (la traduction littérale de Grand Theft Auto) et imposer sa loi dans un monde ouvert parodiant notre société et ses travers. Sauf que cet épisode modifia légèrement les règles en proposant non pas un, mais trois personnages jouables. Trois personnalités radicalement différentes par leur histoire, leurs aptitudes, et leurs motivations. Mais qui, par un concours de circonstances, devront bosser ensemble et tenter de survivre dans ce monde de brutes.

D’abord, Franklin Clinton. Le premier que l’on sera amené à incarner. Un jeune afro-américain garagiste de profession. Doté d’un don naturel au pilotage et dépensant son temps libre à faire des « trucs de gangsta » avec son pote Lamar.

D’ailleurs, je ne me lasserais jamais de ce moment où Lamar le ridiculise devant chez lui. Une séquence devenue un « meme » et qui a même été refaite dans la vraie vie par les acteurs ayant prêté leurs traits et leur voix aux personnages. Pour autant, Franklin reste celui du trio que j’apprécie le moins, car manquant cruellement de personnalité et de profondeur.

Le second est Michael De Santa. Pour moi le plus charismatique de la bande, et qui essaye tant bien que mal de gérer sa vie de famille et son passif avec le grand banditisme qu’il partage avec son vieil ami Trevor Philips. Qui apparaîtra un peu plus tard dans l’histoire, mais dont l’attente en vaudra la peine. Car cet ex-militaire psychopathe qui doit ses traits à l’acteur Steven Ogg (qui a fait des apparitions dans les séries Better Call Saul et Westworld), n’a laissé aucun joueur indifférent par son caractère et sa folie.

Ces trois protagonistes ont leurs propres capacités spéciales. Des sortes de « super pouvoirs » qui dans le cas de Franklin, se traduira par un effet « bullet time » au volant qui peut s’avérer utile en pleine course poursuite ou pour éviter des véhicules de justesse. Idem pour Michael, mais à pied avec une arme à la main. Pratique durant les fusillades. Et pour Trevor, il laissera exprimer sa rage en gagnant considérablement en violence et en résistance. Dans cet état, les dégâts causés sont doublés et il demeure quasiment invincible. Il peut même survivre à un impact direct d’un véhicule. À une chute normalement fatale. Résister aux explosions (magnifiques au passage). Et même à l’assaut d’une bête sauvage.

Là où le concept du trio prend toute son ampleur, c’est par la possibilité d’alterner entre chacun d’eux à tout moment. Cela se fait par un effet plutôt stylé d’éloignement par le dessus de la carte. Suivi d’un zoom sur le personnage choisi. En jeu libre, le choix est nôtre. Mais il arrive que ça soit imposé durant certaines missions. Dans ce cas de figure, le « switchage » sera instantané. Pour donner un exemple d’application, si Michael est gravement blessé, on peut directement basculer sur un Trevor en pleine forme et finir le boulot.

Et en se débrouillant bien, on peut même s’arranger pour les réunir au même endroit hors mission. Ce qui conduit à des interactions assez cocasses comme dans la vidéo ci-dessus. Au final, on à trois styles de jeu différents qui s’intègrent bien dans l’univers du jeu. Et permettant de personnaliser son approche.

Gameplay

N’ayant pas encore joué à GTA IV, je serais incapable de dire si sa suite s’en tire mieux ou moins bien en termes de jouabilité. Quant à mon expérience sur GTA V, elle fut globalement agréable sans être parfaite.

À commencer par la conduite. Très « arcade » mais relativement abordable pour la plupart des véhicules. Sauf pour les deux-roues que j’ai détesté piloter. Avec les motos et leur maniement ultra-sensible. Et le vélo qui a le pire gameplay imaginable. Car pour pédaler, il faut marteler la touche d’action en permanence. Un aller simple pour une bonne tendinite. D’ailleurs, en termes de véhicules, il y a de tout. Voitures sportives, bateaux, bus, quads. Et même des avions de chasse ainsi que sous-marins.

À pied, les personnages sont assez maniables. Pourtant, les possibilités d’action restent très limitées. Cela se ressent en combat avec seulement deux touches pour frapper ou esquiver. Fort heureusement, on pourra compenser les poings par les très nombreuses armes telles que le sniper, fusil à pompe, lance-roquettes, sulfateuse, bombes collantes, grenades en tous genres, armes blanches, et etc. Le choix est large pour gérer des gunfights, qui manqueraient clairement de saveur sans ça. Car très basiques et manquant de challenge surtout avec la « visée automatique ».

Votre mission, si toutefois vous l’acceptez…

Dans GTA V, certaines des 70 missions principales nécessitent une préparation minutieuse pour être menées à bien. Je parle bien sûr des braquages qui sont au cœur de cette saga. Et permettant de se faire beaucoup d’argent en une seule prise. Pour y parvenir, il faudra passer par plusieurs étapes toutes supervisées par ce cher Lester.

D’abord la phase de recrutement où il faudra sélectionner les profils les plus adaptés à la mission. Ensuite, établir le plan d’action en choisissant la phase d’approche de notre choix (douce ou forte). Vient la logistique avec la liste du matériel (par « matériel », je veux surtout parler « d’armement »). Et enfin la phase pratique sur le terrain. Le souci du détail ne s’applique donc pas qu’aux environnements. Même les missions ont bénéficié d’un soin particulier en termes de mise en scène (au détriment de l’histoire que j’ai trouvé assez convenue), et n’ont pas à rougir des plus grands films d’action.

Je pense notamment à des films comme Heat sorti en 1995 et réalisé par Michael Mann. Qui, en plus de figurer parmi mes films favoris, comporte l’une des plus incroyables scènes de braquage de l’histoire du cinéma.

Malgré la variété des styles de missions, beaucoup se ressemblent quand elles ne sont pas purement anecdotiques (comme une certaine impliquant du Yoga). La majeure partie du temps, il s’agira de nettoyer une zone d’ennemis avec l’arsenal en notre possession. Mais je préfère largement les missions spécifiques aux protagonistes. Ça peut aller à prendre des stars en photo. Faire du sport. Du saut en parachute. Ou même jouer les tueurs à gages.

Et pour couronner le tout, le jeu propose trois fins différentes que je vous invite à voir seulement si vous avez déjà terminé la trame principale au moins une fois.

En vrac

Ce qui fait le charme et la popularité des GTA, c’est sa violence autant physique que verbale. Et ce 5e épisode a certainement battu un autre record dans le genre. D’après le YouTubeur TheMediocreScot, l’injure « fuck » a été prononcée très exactement 1018 fois. C’est encore plus que dans des séries pourtant bien crues comme South Park. Sans parler d’innombrables allusions sexuelles, et certaines séquences pas spécialement gores, mais assez violentes qui auraient sans doute du mal à passer en 2023. Je pense notamment à une scène de torture avec Trevor en tant que bourreau. Définitivement une saga à ne pas mettre entre toutes les mains, surtout les plus jeunes.

Pour achever la trame principale du solo, ça m’avait pris une trentaine d’heures. Tout en sachant qu’encore aujourd’hui, je n’ai jamais touché au multijoueur qui est certainement la raison même de la longévité de cet opus. Avec les ajouts très réguliers de contenu, et la communauté RP qui a beaucoup contribué à sa mise en lumière.

Conclusion

Dix ans après, est-ce qu’on peut dire que le succès de GTA V est mérité ? Pour ma part, ma réponse penche légèrement vers le « non ». Sans le considérer comme mauvais, il existe une quantité de jeux objectivement meilleurs que lui sur bien des aspects, et qui n’ont jamais eu des ventes comparables. Pour autant, c’est un succès que je qualifie de logique quand on connait la réputation de la série, et la hype monstre qu’aura suscitée cet opus jusqu’à sa sortie.

De plus, même en tant que GTA, il n’aura pas fait l’unanimité. Beaucoup s’accordent à dire que ce n’est pas le meilleur épisode. En lui préférant San Andreas pour l’ambiance, ou le IV pour sa narration. Mais me concernant, il m’a fait passer un très bon moment et j’ai été complètement happé par le monde de L.S, et son trio déjà iconique. J’ignore si le 6e opus battra autant de records que son prédécesseur, mais tout est possible.


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Une réponse à « [Test Rétro] GTA V – 10 ans après »

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