Déjà dix ans que la cérémonie The Game Awards bat son plein. Et autant d’années que Geoff Keighley en est le présentateur. Voici mon avis à froid sur les lauréats et annonces de ce show anniversaire diffusé tard la nuit du 13 décembre 2024.

Le DLC de la discorde

Et pourtant, ça commençait mal. Puisque quelques semaines avant l’évènement, les TGA ont modifié leurs règles en évoquant la possibilité d’avoir un DLC. Ou plus exactement, un standalone parmi les prétendants au jeu de l’année. Ce qui n’a pas loupé avec l’ajout très contesté d’Elden Ring Shadow of the Erdtree. En face d’Astro Bot, Balatro, Black Myth: Wukong, Final Fantasy VI Rebirth, et Metaphor: Refantazio. Même si je note l’absence étonnante de Stellar Blade dans le lot.

Mon problème, ce n’est pas tant la présence d’une extension aux TGA. Surtout si c’est de la trempe de celui d’Elden Ring qui est quasiment un jeu à part entière. Tout comme The Witcher 3 : Blood and Wine en 2016, mais qui ne fut pas nominé à l’époque. Ce qui me pose vraiment un souci, c’est qu’il fasse partie de la liste des GOTY. Pourquoi après toutes ces années, on n’a toujours pas des catégories telles que le meilleur remake, meilleure nouvelle IP, et dans le cas présent, meilleure extension ? On ne va pas me faire croire qu’ils n’ont pas assez d’Awards à distribuer ? Surtout si c’est pour les enchainer aussi vite comme en 2023. C’est quoi l’étape suivante, nominer un jeu en accès anticipé ?

Lauréats

Fort heureusement, ces inquiétudes ont fini par être balayées par le sacre d’Astro Bot en tant que jeu de l’année aux TGA. Et ayant raflé quatre prix au total en comptant celui-ci. Je ne vous cache pas que je suis très content que ce soit eux au vu des excellents avis de la presse et des joueurs (94/100 sur Metacritic). Et qui, à lui seul, me donne envie d’acquérir une PS5. La dernière fois que j’étais aussi satisfait d’un GOTY, ce fut en 2017 l’année de Zelda Breath of the Wild. Un grand bravo à la team Asobi, et à Nicolas Doucet qui nous a gratifiés d’un beau discours en hommage à Nintendo sans citer leur nom.

Pour les autres grands gagnants, Metaphor: ReFantazio et l’ovni Balatro qui ont raflé trois prix chacun. Dont celui du meilleur RPG pour le premier, et du meilleur jeu indépendant pour le second. Je n’ai pas joué à ces titres, mais au vu de leur popularité, ce n’est pas si étonnant.

Je ne m’attendais clairement pas à ce que Fallout ait le prix de la meilleure adaptation. Surtout en face d’Arcane qui a déchainé les passions comme rarement après son ultime saison 2. Des deux, ma préférence va nettement pour cette dernière, même si j’ai plutôt apprécié la série de chez Amazon Prime. D’ailleurs, ça fait deux années de suite qu’une série live action est récompensée aux TGA. Puisqu’en 2023 c’était The Last of Us. Tandis qu’en 2022, ce fut la première saison d’Arcane qui obtenait l’award. Je suis déjà prêt à parier que la seconde saison de TLoU annoncé pour 2025, sera récompensée à son tour.

Comme en 2017 avec le premier Hellblade, Melina Juergens a remporté à nouveau le prix de la meilleure performance avec le second opus. Un grand bravo à cette dame que j’ai eu la chance de rencontrer à Gamescom 2023.

J’aurais parié sur l’excellente OST de Stellar Blade dont j’ai écouté les 10 heures en intégralité. Mais difficile de faire face à Final Fantasy. Qui, après son sacre en 2020 pour la première partie Remake du VII, à récidivé avec la bande-son de l’opus Rebirth. Et que je n’ai pas encore écoutée à ce jour.

Il y a un dernier Award que je devais évoquer. Et qui, étonnamment, a fait assez peu parler de lui. Celui du « Game Changer » dont le tout premier prix fut décerné à un certain Amir Satvat. Un analyste de profession qui, de base, n’a aucun lien avec le jeu vidéo. Mais qui a aidé bénévolement 3000 personnes à retrouver un emploi dans ce secteur en pleine crise, et en proie à des licenciements par milliers.

Le genre d’initiative qui me donne de l’espoir dans ce milieu. Et qui prouve que pour une fois, cet évènement n’a pas fait l’autruche sur la situation catastrophique de cette industrie. Mettre en avant ce genre d’individu était la meilleure chose à faire. Et j’espère que ça ne sera pas la dernière fois.

Annonces

Du côté des annonces, ce fut probablement une des éditions les plus marquantes des TGA. Avec le retour inattendu et inespéré de certaines licences cultes du jeu vidéo. De nouvelles qui font de l’œil. Et des suites d’ores et déjà très attendues.

The Witcher IV

L’une de ces suites est The Witcher IV. Qui est une semi-surprise dans le sens où on savait qu’un nouvel opus était en développement. Mais je ne m’attendais pas à le voir aux TGA, et encore moins en tant que première grosse annonce de ce show. Un trailer cinématique où on voit une Ciri plus âgée et plus endurcie qui semble succéder à Geralt en devenant sorcelleuse à son tour.

On ignore quand sortira ce volet. Mais au vu de la petite note visible au tout début du trailer faisant mention d’une carte graphique encore non annoncée, je ne serais même pas surpris qu’il voie le jour à l’aube de la génération de consoles actuelle. Il va falloir être très patient, ce qui me laissera le temps d’enfin faire le 3e opus.

Nouveau jeu de GenDESIGN

Pas de date non plus, et encore moins d’intitulé pour le nouveau projet de Fumito Ueda et GenDESIGN. À qui l’on doit ICO, Shadow of the Colossus, et The Last Guardian. Une production qui ne sera plus éditée par PlayStation comme autrefois, mais sous l’égide d’Epic Games. Pour le moment, Il faudra se contenter d’un trailer très énigmatique où on discerne bien la patte et l’atmosphère des jeux du studio. Rien que la courte phase de grimpette me rappelle SotC dans ses animations.

Split Fiction

Déjà récompensés en 2021 avec It Takes Two, Josef Fares et son équipe continuent sur leur lancée de jeux en coopération. Avec Split Fiction, leur futur projet qui cette fois, est édité par EA. Ça m’a l’air d’être dans la plus pure lignée des anciennes créations du studio Hazelight. Que ce soit en termes de gameplay, d’interactivité, et d’autodérision. Reste plus qu’à trouver un binôme avec qui faire l’aventure d’ici le 6 mars 2025.

Games of Thrones: Kingsroad

En voyant ce trailer, je me suis dit « enfin un jeu ambitieux dans l’univers de Game of Thrones ! » Sauf que je suis vite redescendu sur Terre en apprenant que cet opus Kingsroad, est exclusivement destiné au mobile. Pourtant, tout y est. Les différentes contrées, les musiques, et les personnages qui ont la même apparence que dans la série.

Ōkami Sequel

Presque 18 ans après le premier coup de peinture en 2007 en Europe, et bientôt 14 ans après Ōkamiden en 2011 sur Nintendo DS, cette saga du légendaire loup blanc a fait un retour inattendu aux TGA. Un troisième opus qui sera de nouveau supervisé par Hideki Kamiya. C’est mon annonce préférée du show.

Intergalactic: The Heretic Prophet

Et pour finir avec les annonces qui m’ont interpellé, le « One More Thing » final de ces TGA. Le futur projet de Naughty Dog qui s’est enfin décidé à lâcher un temps la franchise The Last of Us, et par la même occasion le plancher des vaches. Pour le bien nommé Intergalactic: The Heretic Prophet. Une nouvelle licence dont on ne sait pas grand-chose au delà de sa très belle cinématique. Mais qui s’inspire allègrement d’œuvres cultes comme Akira et Cowboy Bebop pour ne citer qu’elles.

Et à peine annoncé, voilà qu’il se tape une énième polémique inutile. Chose dont le studio de Neil Druckman en a malheureusement déjà fait les frais avec le second TLoU en 2020, et qui me fatigue au plus haut point. Ok l’héroïne incarnée par l’actrice Tati Gabrielle a le crâne rasé, et alors ? Ça justifie vraiment la shitstorm que se prend le jeu ? Et dont les deux trailers sur les chaines YouTube de PlayStation et de Naughty Dog ont un ratio de like / dislike des enfers ?

Personnellement, j’aime beaucoup l’ambiance Sci-Fi et j’ai envie de voir du concret. Mais le principal problème que j’ai avec cette annonce, c’est la quantité de placements de produits à la minute. On a déjà assez affaire avec les pubs aux TGA, c’est pas pour en voir encore d’autres via des trailers. Franchement, je trouve ce move très bas de la part du studio.

Conclusion

En faisant abstraction de l’aspect toujours aussi « américanisé » et « copinage » du show auquel je n’ai plus envie de m’attarder. Et de la présence discutable du standalone d’Elden Ring parmi les nominés au GOTY. Ce fut loin d’être la pire édition des TGA à mes yeux. Déjà par le fait d’avoir enfin mis en avant des personnes qui tentent d’améliorer les choses dans le secteur. Et surtout, grâce à de nombreuses annonces qui font bien plaisir avec la résurrection de vieilles licences qui ont marqué leur époque. Dont certaines je n’avais pas encore évoqués comme Virtua Fighter, Onimusha: Way of the Sword, Turok Origins, et etc. Hélas, peu d’entre eux ont une date de sortie suffisamment proche.

Merci de m’avoir lu et n’hésitez pas à me dire en commentaires ce que vous retenez de ces TGA. 😉