Sorti le 31 Mars 2021 dans les salles américaines et le 22 Avril chez nous en VOD, voici mon retour en demi-teinte et avec spoilers sur ce 5ème film du MonsterVerse qui confronte à nouveau les deux titans les plus mythiques de l’histoire du Cinéma.

Avant-propos

À ce jour, les seuls films de Kong que j’ai vu avant celui-ci étaient le King Kong de Peter Jackson, et le Kong : Skull Island de Jordan Vogt-Roberts. Ces deux films m’avaient fait plutôt bonne impression lors de leurs sorties respectives, notamment le dernier cité qui existait surtout pour préparer cet affrontement ô combien attendu et dont le dernier round date de 1962. Malheureusement, je peux dire d’emblée que ce dernier volet en date par Adam Wingard, est certainement le plus mauvais film de ce MonsterVerse.

My name is Kong

Mais avant de parler des choses qui fâchent, concentrons-nous d’abord sur ce que le film fait de bien. Et ce cher Kong en fait partie. C’est la véritable star du film qui a pris quelques « centimètres » depuis Skull Island. Ce qui au final est plutôt logique quand on sait qu’une bonne cinquantaine d’années se sont écoulées entre les évènements des deux films.En termes d’exposition, il est loin devant son rival. Au point où on est davantage sur un film « Kong 2 » qu’un « Godzilla 3« . Ce qui nous permet de mieux apprécier le travail opéré sur son rendu, ses expressions très humaines et autres mimiques nous faisant presque oublier qu’il est fait intégralement d’images de synthèse. Comme ce fut le cas dans le King Kong de 2005 qui était déjà incroyablement bluffant sur ces aspects, et plus récemment la dernière trilogie de la Planète des Singes.

Du côté de Godzilla, bien qu’il soit toujours aussi impressionnant à l’écran, je trouve qu’il a perdu de sa superbe. Même si il a eu le temps de briller littéralement dans les deux précédents volets. Son côté protecteur a laissé place à des instincts primaires qui le font s’en prendre aux humains sans raison apparente. Chose qui aurait été inenvisageable auparavant. Après j’imagine qu’il fallait trouver une justification pour le confronter à Kong.À ce propos il y a un truc qui m’a toujours dérangé concernant Godzilla lui-même depuis le film de 2014. J’ai du mal à concevoir que l’humanité puisse vénérer une créature qui détruit systématiquement une grande partie des villes sur son sillage. Certes c’est pour les protéger de dangers encore plus grands que lui, mais tous ces dégâts causés à des infrastructures qu’il faudra reconstruire, et les morts par milliers que ça engendre fatalement. Je ne peux pas croire que la population n’ait pas une once de rancœur envers lui après tout ça. La seule explication qui me vient c’est que Godzilla est considéré comme une catastrophe naturelle, et que l’humanité ne peut par défaut rien faire contre ce genre d’évènements.

Duel au sommet

Déjà que le Godzilla 2 avait déjà mis la barre extrêmement haute en ce qui concerne les affrontements entre Kaijū, ce volet avec Kong tient toutes ses promesses sur cet aspect. Les face à face entre ces deux colosses (et pas que) sont dantesques en termes de mise en scène, chorégraphie, et impact. Rien que pour ça, je regrette que ce film ait été déprogrammé au dernier moment des salles françaises juste pour pouvoir profiter du spectacle. Que ce soit pour le visuel et surtout le son qu’aucun home-cinéma ne pourrait retranscrire à la juste valeur du film. Ressentir les rugissements de ces deux-là dans une salle obscure, c’est inimitable.Les lieux clés de leurs affrontements sont plutôt pertinents. Le premier étant en pleine mer, là où Godzilla est le plus à l’aise car étant aussi une créature aquatique. Même si faudra m’expliquer comment un simple porte-avions peut supporter deux titans de 100 mètres de haut et pesant plusieurs dizaines de milliers de tonnes chacun. De toute manière, j’ai compris très vite qu’il ne fallait pas chercher de logique dans ce film. Surtout en termes de physique.

Le second, et le plus impressionnant des combats, se situe sur la terre ferme à Hong Kong. Une ville qui n’a probablement pas été choisie au hasard vu son nom. Et dont les néons omniprésents de nuit lui confèrent un certain charme. Ce qui m’amène à dire que l’esthétique globale du film est plutôt bonne.

Dire que cette ville immense à notre échelle, n’est ni plus ni moins qu’un terrain de jeu pour ces deux-là. D’ailleurs on y voit quelques rares scènes d’un point de vue humain comme c’était le cas dans le film de 2014. Le fait qu’ils posent un pied en Asie me fait fortement espérer que pour le prochain volet du MonsterVerse, Godzilla foule enfin sa terre natale qu’est le Japon.

Le passage au sein de la « Terre Creuse » fut bien dépaysant. Ça m’a même rappelé le film Avatar par moments. Dommage que cette zone ne soit pas plus exploitée que ça durant le film.

Musique

Pour un film de cette trempe, il fallait au moins une bande-son à la hauteur. Et pour le coup la composition de Junkie XL (Tom Holkenborg) passe plutôt bien sans être flamboyante. Par moments j’ai même eu l’impression d’être dans les derniers films DC pour lesquels il a aussi composé. Ça fait très film de super-héros dans l’ambiance, ou dans le cas présent, film de « super-créatures ». D’ailleurs on y retrouve quelques variations du thème de Kong et celui de Godzilla à plusieurs reprises.

À la recherche du scénario

Tout a été dit pour moi concernant les bons côtés de de film. Car pour le reste, il n’y a quasiment rien à garder. Le plus flagrant étant son « scénario » qui n’a aucun intérêt et demeure pleins de maladresses et de facilités scénaristiques. Je m’étais déjà préparé à ce que ça ne volerait pas haut. Les précédents films ne brillaient pas non plus sur cet aspect. Mais qu’on en soit descendu à un tel niveau, c’est désolant. Spoilers à dérouler ci-dessous.

Spoilers: Godzilla vs Kong
Concept art de MechaGodzilla par Jared Krichevsky

Déjà à partir du moment qu’un savait que MechaGodzilla serait de la partie, c’était pas compliqué de deviner où allait nous mener l’intrigue. Le film ne pouvait pas simplement se résumer à un Kong vs Godzilla, c’était couru d’avance qu’ils finiraient par s’allier face à lui. Après ce n’est pas problématique en soi. La tournure prévisible des évènements n’aura pas gâché le plaisir que j’ai eu à contempler cette incroyable bataille finale. Jusqu’au moment où les personnages du film aillent tout gâcher.

Car au final, ce ne sont pas les forces coalisées des deux rivaux qui en sont venues à bout, non. C’est le groupe mené par Maddie qui y est parvenu au sein même de la société d’Apex Cybernetics qui a créé ce titan de métal. Suite à ce que je considère comme étant la pire tentative d’infiltration que j’ai vu depuis bien longtemps dans un film. Je comprends pas comment ils ont pu ne pas se faire griller avant. Et devinez comment ils ont porté le coup de grâce au Mecha ? En versant de l’alcool sur le poste de contrôle. Sérieusement ?!

Distribution aux oubliettes

D’ailleurs parlons-en de ces personnages, qui pour l’écrasante majorité sont complètement débiles quand ils ne sont pas tout simplement caricaturaux. Même le personnage de Maddie qui fait son retour du précédent film est complètement anecdotique (son père c’est encore pire). On pourrait les couper au montage que ça ne changerait quasiment rien au déroulement.

Ceux de « l’escouade de Kong » comme je l’appellerais s’en sortent légèrement mieux mais sans briller encore une fois. Je n’ai éprouvé aucun attachement quant à leur sort, à une exception près.

Cette exception étant le personnage de Jia. Qui a la particularité d’être sourde (ce qui est aussi le cas de son interprète). Ce qui fait qu’elle ne peut communiquer qu’à travers le langage des signes. D’ailleurs j’ai trouvé ses interactions avec Kong plutôt touchantes et moins niaises que je ne l’aurais imaginé. Ça m’a un peu rappelé le film King Kong une fois encore. Avec la relation entre le personnage dAnn Darrow et le simiesque qui était au cœur du film. J’imagine que les lointaines origines communes entre les hommes et les singes doivent beaucoup faciliter la communication.

C’est quand même dingue de se dire que le personnage le plus intéressant du film soit le seul qui ne prononce pas un mot. Ça en dit long sur la qualité du casting.

Conclusion

L’évolution de ce MonsterVerse est assez spéciale quand on y pense. Au fil des films on sent la qualité visuelle grimper en flèche et les affrontements entre titans gagner en intensité. C’est le cas avec ce Godzilla vs Kong qui nous a offert le spectacle qu’on attendait depuis si longtemps. Moi qui me demandais comment Kong allait tenir tête face à cette charge nucléaire sur pattes, j’ai été servi.

Mais en parallèle, tout ce qui tourne autour des titans perd en qualité de manière dramatique. Le scénario n’est plus qu’un prétexte et mêmes les personnages principaux font office de figurants dans leur propre film. Au point où je me demande sincèrement si il y a encore un intérêt à impliquer des humains pour des choses qui de toute manière les dépasseront forcément.

Après je ne demandais pas un film ultra profond non plus. Mais au moins quelque chose de moins nanardesque qui nous donne pas l’impression d’être pris pour des idiots tout du long. Si c’est ça le futur du MonsterVerse, ça donne pas envie…

Une réponse à « [Cinéma] Critique – Godzilla vs Kong »

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