Ayant eu droit à une première apparition pour le moins étincelante dans Captain America : Civil War (que j’aime appeler Avengers 2.5), la Panthère Noire a eu droit à son propre film juste avant le grand final du Marvel Cinematic Universe contre Thanos qui débutera avec la 1ère partie de Avengers : Infinity War le 25 Avril prochain. Voici donc mon avis sans spoil sur ce Black Panther qui en ce moment pulvérise les scores au Box Office mondial.
Avant-Propos
Me concernant, je ne me suis jamais intéressé plus que ça au personnage de Black Panther issu des Comics Marvel avant son apparition au ciné. Par contre, j’ai vu suffisamment de films du MCU pour dire que ce film est certainement l’un des plus rafraîchissants de cet univers. Et ce pour plusieurs raisons.
Bienvenue au Wakanda
La première et la plus notable de ces raisons tient en un mot, Wakanda. Une nation qui nous offre une représentation à la fois fidèle et inédite (à ma connaissance) de l’Afrique noire telle qu’on la connaît du cinéma et de la vie de tous les jours.
Esthétique
Avec d’abord l’aspect sauvage que l’on doit aux environnements naturels tels que la savane africaine, des cascades, canyons, forêts tropicales et j’en passe. C’est beau, même si on peut regretter que le tout soit du numérique et qu’aucune scène n’a réellement été tournée dans ce continent.
Les différentes tribus du Wakanda renforcent cet aspect avec leurs attributs physiques (piercings, coiffures, tatouages) et costumes (environ 700) inspirés des tenues traditionnelles Africaines à base d’ornements et de tissus des plus exotiques. J’en place une pour la chef costumière Ruth E. Carter ainsi qu’à tous les acteurs, cascadeurs et figurants qui ont contribué à porter les couleurs du Wakanda.
Par contre pour les scènes d’action c’est un peu plus mitigé pour ma part. Certaines d’entre elles manquent de lisibilité. Comme les affrontements au pied de la cascade où l’action change sans cesse de point de vue et nous empêche d’apprécier les chorégraphies comme il se doit. Et je trouve qu’on ressent beaucoup trop l’effet « fond vert » surtout durant les scènes avec le costume du Black Panther. Néanmoins, j’ai pas mal apprécié toute la séquence en Asie et la course poursuite qui s’en est ensuive.
Bande Son
Cela se ressent aussi au niveau de la bande originale du film composée par Ludwig Göransson (qui avait déjà œuvré pour celle de Creed, le précédent film de Ryan Coogler) avec un mélange de sonorités tribales, chœurs africains, hip-hop et épiques qui confère au film une sacré identité. Ci-dessous, 2 morceaux parmi mes favoris.
Le thème du Wakanda
Le thème de Killmonger
L’Afrique du futur ?
Mais ce qui fait l’originalité du Wakanda, c’est son aspect Afrique-Futuriste. Chose qui n’a jamais été représenté au cinéma jusqu’ici, du moins à ma connaissance. Une utopie qui fait rêver surtout quand on sait que l’Afrique actuelle malgré ses innombrables ressources, n’a pas encore le même niveau de vie que dans les pays occidentaux.
D’ailleurs en parlant de ressources, cet état-fictif est le seul dans le monde du MCU à exploiter le Vibranium. Un matériau d’une résistance inégalée et qui fait partie intégrante de leur culture. Toute la modernité et la technologie du pays reposent sur lui, dont la combinaison du Black Panther et le fameux bouclier du Captain America pour ne citer qu’eux.
On est donc loin du cliché du pays Africain « pauvre » bien au contraire. Le Wakanda est une superpuissance en avance sur son temps malgré sa politique isolationniste qui sera une des sujets centraux du film.
Plus ou moins éloigné du MCU
Autre caractéristique le démarquant des autres films du MCU, c’est l’absence d’interactions entre Black Panther et les autres Avengers dans ce film. Alors que sa trame scénaristique suit directement celle de Civil War. À l’exception près de la 2ème scène post-générique ci-dessous.
Mais à part ça, pas de caméos à l’image de Tony Stark aka Iron Man dans Spider Man Homecoming par exemple. Ici, il n’est question que du Wakanda. Et ce n’est peut être pas plus mal ainsi.
Distribution
Un des plus grandes forces de ce film réside dans son casting et la manière dont ses personnages sont développés.
2 visions différentes pour un seul et même trône
Parmi ceux qui m’ont marqués coté masculin, Chadwick Boseman incarnant T’Challa et endossant impeccablement le costume de la Panthère Noire pour la seconde fois au cinéma. Sage, noble, mais toujours prêt à en découdre pour le bien de son peuple et pour défendre son statut de jeune Roi du Wakanda. Et si je devais le résumer en une citation, ça serait celle-ci dessous qui critique subtilement le gouvernement Américain actuel :
« En temps de crise, le sage construit des ponts, le fou construit des murs. »
Statut qui sera mis en péril par Erik Killmonger incarné brillamment par Michael B. Jordan qui tenait déjà le rôle-titre dans Creed. Ce qui n’a rien de surprenant vu comment il fait parler les poings ici. Bien que ses méthodes pour parvenir à ses fins soient très discutables, on comprend par le biais de flashbacks et autres éléments de scénario le pourquoi du comment. En clair il n’est pas méchant juste parce qu’il doit être méchant. Un développement fort intéressant qui le place dans le haut du panier parmi les antagonistes du MCU. À tel point qu’il éclipse presque le Black Panther lui-même.
On le voit rien qu’avec le combat idéologique qui les oppose. Et qui a le mérite d’aller beaucoup plus loin que le classique « gentil » contre « méchant ». Avec d’un côté, l’héritier légitime du trône qui tend à perpétuer les traditions de ses aînés et garder le Wakanda à l’écart du monde. Et de l’autre, un « étranger » qui a de bonnes raisons de prétendre lui aussi au trône (ceux qui ont vu le film sauront où je veux en venir), voulant renverser par la force les traditions déjà établies et avec pour objectif d’ouvrir le Wakanda au reste du monde. En résumé, T’Challa et Killmonger ne sont que deux faces d’une seule et même pièce.
Et un dernier point qui m’a convaincu sur le fait que le personnage de Killmonger est très bien écrit, c’est ce post Facebook ci-dessous illustré avec une photo du fameux masque qui lui a fait de l’œil dans le film. Racontant une histoire vraie et m’ayant fait prendre conscience que Coogler n’a rien laissé au hasard.
Pour les non-anglophones, ça dit grosso modo que ce masque appartenait à une ancienne tribu du Nigeria du Sud. Et qu’en 1803 dans l’état de la Géorgie, une rébellion éclata sur un bateau entre les esclaves de cette tribu et leur maîtres qui se soldera par le meurtre de ces derniers. Livrés à eux-mêmes tout en sachant qu’ils ne pourront jamais revenir sur leurs terres d’origines et que leur seul destin était de devenir à nouveau esclaves, cette tribu a entrepris un suicide groupé en se jetant dans l’océan.
Ce qui fait écho à la punchline de Killmonger qui dit à un moment dans le film :
« Fous-moi dans l’océan avec mes ancêtres qui se sont jetés des bateaux parce qu’ils savaient que la mort valait mieux que l’esclavage »
Petite déception pour Andy Serkis. Un immense acteur qui a donné vie à des personnages emblématiques du cinéma tels que Gollum dans le Seigneur des Anneaux, Kong dans King Kong, César dans La Planète des Singes et j’en passe. Et qui joue pour la seconde fois (la première fois étant dans Avengers : L’Ère d’Ultron) le rôle de l’autre antagoniste du film Ulysses Klaue. Bien qu’il soit à fond dans son rôle et cabotine comme pas permis, il est hélas mis en retrait pour une raison que je ne spoilerai pas ici.
Le 1er film de Super-héroïnes noires
J’insiste sur le féminin car les femmes tiennent une place extrêmement importante dans ce film et n’ont rien à envier à leur homologues masculins. Certainement le film le plus féministe qu’il m’ait été donné de voir depuis Mad Max : Fury Road. Si je devais toutes les décrire en 4 adjectifs, ça serait intelligence, sagesse, force et caractère.
D’abord l’éclatante Shuri la sœur du héros incarnée par Letitia Wright, qui pour moi est l’équivalent de « Q » dans les James Bond qui confiera à T’Challa tout l’équipement dont il aura besoin. Elle son atout c’est l’intelligence, et aussi son humour qui fait presque toujours mouche. Mais elle sait aussi se montrer décisive dans les moments cruciaux.
Ensuite la promise du héros qu’est Nakia jouée par Lupita Nyong’o. Et qui lui ressemble un peu sur le plan de la sagesse. Tout comme la mère du héros Ramonda incarnée par Angela Bassett. Et le meilleur pour la fin, l’impitoyable guerrière Okoye jouée par Danai Gurira (Michonne dans The Walking Dead). Qui allie force et caractère. Nul doute que sans leur présence, T’Challa aurait eu beaucoup de mal à défendre son royaume.
Conclusion
En tant que film de super-héros, ce Black Panther joue dans le classique. Mais tout l’intérêt se porte pour le reste. Le Wakanda, les personnages, les thématiques abordées, la rivalité entre T’Challa et Killmonger etc. Pour moi, il est dans le haut du panier des films du MCU et de Marvel en général.
Ce film c’est non seulement une belle lettre d’amour à la culture africaine, mais aussi une belle leçon de politique et de féminisme. Et le fait que le cast soit noir à 95% joue énormément, surtout que c’est tellement peu courant. Même si c’est loin d’être le premier film avec un tel casting contrairement à ce qui se dit un peu partout sur le net.
Et je dois vous avouer qu’en tant qu’Africain moi-même, voir un film aussi couillu sur ces aspects avoir autant de succès me fait énormément plaisir. Est-ce un film important ? Peut-être. Mais une chose est sûre, il est porteur d’espoirs.
Merci de m’avoir lu et n’hésitez pas à me donner votre avis sur ce film ou ma critique. 😉
Article très complet sur ce film qui ma donné envie que je reprenne les films Marvel
( ou les films tout court 🤣)que j’ai un peux mis de coté pour les séries ces mois-ci.
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Merci à toi ! Pour ma part c’est l’inverse, ce sont les séries que j’ai mis de coté pour les films x)
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