Alors que l’E3 semble avoir tiré sa révérence, il ne restait plus que le Summer Game Fest pour prendre la place de cette Grande Messe du Jeu Vidéo durant le mois de juin. La semaine d’annonces étant terminée, l’heure est donc venue de donner mon avis en tir groupé sur ce que j’ai retenu des shows du SGF, de Devolver, d’Xbox / Bethesda, et d’Ubisoft.

Summer Game Fest

C’était pas fantastique, mais un peu plus intéressant et regardable qu’en 2022. Même si on restait sur un show dans le style habituel de Geoff Keigley. À l’américaine, et donc avec son lot de pubs, d’enjouement à peine forcé, et de stars de cinéma. Dont un certain Nicolas Cage qui nous a gratifiés d’une présence bien moins gênante que celle de The Rock l’année passée.

Une conférence qui s’est ouverte avec une petite surprise de la part d’Ubisoft. Prince of Persia The Lost Crown qui marque le grand retour de la saga après plus de 10 ans. Et sous la forme d’un jeu de plateforme en deux dimensions à l’image de ses ancêtres ayant vu le jour dans les années 90, et réputés très difficiles. Ça a l’air pas mal et assez dynamique. Avec un style graphique plutôt attrayant et un chara-design dans l’air du temps qui ne plaira pas à tous.

Une annonce qui ne fait rappeler l’existence de l’autre Prince of Persia en cours de développement. Le remake de l’opus Les Sables du Temps annoncé il y a déjà deux ans et qui n’a plus aucune fenêtre de sortie à l’heure actuelle

Probablement la plus grosse surprise du SGF, Sonic Superstars. Le retour du Hérisson Bleu en 2D après Sonic Mania en 2017. Mais avec des visuels modernes et très agréables à l’œil. À des années-lumière de Sonic 4 dont le style graphique et le gameplay faisaient déjà vieillots en 2010.

Lies of P que j’ai eu l’occasion de tester à la précédente Gamescom, s’est montré à nouveau histoire d’annoncer sa date de sortie fixée au 19 septembre. Soit un jour avant mon anniversaire.

Je n’ai à ce jour jamais joué à un Warhammer 40 000, mais beaucoup de choses me plaisent dans ce premier trailer de Space Marine 2. Notamment son atmosphère et  son gameplay tous deux assez proches des Gears of War.

Toujours pas joué à l’original ni au remake de 2020, mais sa suite Final Fantasy VII Rebirth prévue pour 2024, à l’air d’aller dans une direction plutôt intéressante. Même si certains éléments qui me font tiquer. D’abord, pourquoi le montrer maintenant à quelques jours de la sortie de Final Fantasy XVI ? Et ensuite, qu’est-ce qui justifie que ce nouvel opus tienne sur deux CD ? Ça me surprend pour une PS5 qui est encore relativement récente.

Devolver Direct

Les électrons libres de chez Devolver ont une fois de plus répondu à l’appel. Avec un show qui à défaut d’avoir été le plus marquant et le plus gore, fut l’un des plus inventifs de leur part. Et ce, malgré l’absence remarquée du personnage iconique de Nina Struthers incarnée par Mahria Zook. Cette fois-ci, la star du Direct était Volvy. Une mascotte créée spécialement pour l’occasion et qui pourrait faire de l’ombre à des Mario ou Sonic selon leurs dires. Personnellement, je les crois sur parole.

L’IA était au cœur de cette présentation avec des annonces de jeux rédigées par un pseudo-ChatGPT. Et si je devais en retenir une seule, ça serait celle de Baby Steps qui m’a fait sourire par son concept d’une simplicité enfantine sur le papier. Mais dans l’exécution, ça m’a l’air d’être une toute autre histoire. Puisqu’il faudra faire marcher un bonhomme tout en tenant compte de la physique assez spéciale qui mettra des bâtons dans les roues. Ou plutôt dans les jambes dans le cas présent.

Xbox Games Showcase

Il va sans dire que la firme de Redmond, toujours très occupée par le rachat d’Activision Blizzard à l’heure où j’écris ces lignes, était attendue au tournant avant cette présentation. D’une part, car leurs dernières grosses exclusivités comme Redfall sont loin d’avoir rassemblé les foules. Et surtout parce qu’elle avait obligation de communiquer davantage sur leurs productions futures afin de rassurer leur fanbase. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce Xbox Showcase fut au-dessus du lot de toutes les conférences diffusées durant cette période. En termes de rythme, de licences, et le très gros morceau Starfield dont je reparlerai après.

Et ça a commencé par l’annonce d’un nouveau Fable. Saga de RPG que je n’ai pas connue, mais chère à Xbox. Avec un trailer plutôt drôle, réalisé avec le moteur du jeu. Et mettant en avant l’acteur Richard Ayoade dans le rôle d’un géant antagoniste.

Un bon casque audio est toujours de rigueur afin de profiter au mieux de l’ambiance sonore déjà exceptionnelle de Hellblade II. Annoncé il y a bien longtemps, et qui va devoir se faire attendre une année encore.

Flight Simulator évolue en allant plus loin que la simple simulation de vol. L’itération 2024 (qui ne remplacera pas l’opus déjà sorti) nous permettra de jouer des rôles plus spécifiques dans divers corps de métiers de l’aviation civile et militaire. Qu’il s’agisse de livraison, de secourisme, ou en tant qu’acrobate.

Un des jeux indépendants qui m’a fait de l’œil, Dungeons of Hinterberg et son style graphique en cel shading que j’aime déjà.

Le premier trailer de l’unique extension de Cyberpunk 2077 : Phantom Liberty qui arrivera le 26 septembre prochain. Soit presque 3 ans après la sortie du jeu d’origine. Moi qui attendais patiemment qu’il soit complètement fini et débuggé avant de pouvoir le faire, ça sera peut-être le moment pour moi d’enfin sauter le pas.

Dernier titre présenté durant la conférence Xbox, Clockwork Revolution qui m’a brièvement fait penser à du Bioshock par son style de jeu en vue subjective, et son univers Steampunk. Mais à la différence que le voyage dans le temps serait au cœur de l’histoire et du gameplay de ce titre.

Starfield Direct

La seconde moitié du show Xbox était consacrée au très attendu Starfield. La prochaine grosse production du studio Bethesda qui s’était montré pour la première fois au SGF de l’année dernière. Et laissant une impression en demi-teinte à l’époque.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la nouvelle présentation de ce jeu a rassuré sur beaucoup de points. Tellement qu’il me faudrait un article à part pour tout énumérer. Mais en résumé, l’exploration spatiale a l’air d’être très poussée avec des vaisseaux qu’on pourra modeler à l’envie. De nombreuses planètes à visiter avec leurs propres biomes. Et surtout un contenu sans limites. Je sens que la quête principale à elle seule prendra une bonne centaine d’heures en ligne droite.

La seule véritable ombre au tableau sera l’aspect technique en deçà des standards attendus de la génération actuelle. Autant côté visuels que performances, puisque le jeu n’excédera pas les 30 fps sur consoles. Même si personnellement, je le trouve loin d’être vilain. D’autant plus que la direction artistique dépote et nous offre des plans incroyables de planètes en planètes.

En tout cas, Todd Howard et son équipe n’ont pas intérêt à se louper à sa sortie le 6 septembre. Si toutes les promesses sont tenues, on sera peut-être face à un jeu qu’on encensera encore dans 10 ans comme Skyrim avant lui.

Ubisoft Forward

Sur la forme, c’était probablement l’une des pires conférences d’Ubisoft depuis bien longtemps. La faute à beaucoup de moments de malaise. Un rythme haché à la truelle. Et surtout une technique mal gérée avec des problèmes de son et de cadrage de certains panels où l’ont voit davantage le présentateur que le jeu (coucou Mounir).  C’était inquiétant, surtout quand on sait que la situation actuelle chez Ubisoft est loin d’être au beau fixe.

Mais dans le fond, il y a quand même eu 2-3 choses intéressantes à en tirer. Dont le retour d’Avatar Frontiers of Pandora qui au final ne sera pas sorti en même temps que le dernier long métrage en date de James Cameron. Cette première séquence de gameplay nous montre un FPS assez joli visuellement avec des décors fidèles aux films. Même si la formule a l’air assez proche des Far Cry de chez Ubisoft.

J’avoue ne pas trop avoir compris la démarche. Autant j’aime beaucoup les concerts musicaux avec des orchestres dans les conférences de jeux vidéo. Autant sur le moment, j’ai trouvé ça hors de propos. Surtout si c’était pour ne rien montrer de Skull and Bones. Un jeu repoussé tellement de fois que même Ubisoft ne sait plus quand il sortira réellement. Et je ne pense pas que la bêta prévue fin août nous donnera davantage d’infos à ce sujet.

Pour moi c’est le jeu qui a sauvé la conférence des abysses. Même si à l’instar du Prince of Persia 2D, il a déjà été aperçu dans des shows antérieurs. Star Wars Outlaws comme son nom l’indique, nous fera incarner une hors-la-loi à mi-chemin entre une Ellen Ripley et Han Solo. Et je dois reconnaitre que ça a l’air assez ambitieux pour un jeu de cette licence. Avec des courses-poursuites au sol et dans l’espace n’ayant rien à envier aux films.

Conclusion

Dans la globalité, j’ai trouvé ça mieux qu’en 2022 en termes d’annonces. Même si on reste loin de l’effervescence que procurait l’E3 dans ses belles années. En revanche, pour les conférences individuelles, ça oscille entre le très correct et le très mauvais. Mais ce que je retiens de tout ça, c’est que la rentrée et la fin d’année vont être très chargées. Avec tout ce qui est déjà sorti, et ce qui s’apprête à sortir, 2023 s’annonce être une très grande année de jeu vidéo.