La semaine dernière, le 11 décembre 2025, c’était la 12e itération des Game Awards dans sa forme actuelle. Voici mon retour à froid sur ce que j’ai retenu de cette cérémonie, les lauréats, et les annonces.
Lauréats – Le raz-de-marée Clair Obscur

Le fameux proverbe de Voltaire disant « le bonheur des uns fait le malheur des autres » n’a jamais été aussi vrai que durant ces Game Awards. Et particulièrement pour Death Stranding 2: On the Beach et Ghost of Yōtei qui n’ont strictement rien gagné malgré leurs 7 nominations respectives. Yōtei qui, d’ailleurs, ne figure même pas parmi les nominés en tant que GOTY. M’est d’avis que Donkey Kong Bananza (dont la présence m’étonne encore) lui a chipé la place.
Quant au bonheur, il est clairement du côté du studio Sandfall Interactive avec le sacre de Clair Obscur: Expedition 33 en tant que jeu de l’année 2025. Chose guère surprenante au final. Car même parmi les anciens gagnants, rares sont les jeux vidéo ayant autant déchainé les passions que celui-ci depuis sa sortie le 24 avril dernier. Et pour l’avoir moi-même terminé il y a peu, ce lauréat est amplement mérité.
Ce qui est plus surprenant en revanche, c’est qu’il a été nominé dans 12 catégories sur les 34 que comptait cette édition des Game Awards, et remporté 9 prix. Un record absolu depuis que cette cérémonie existe, et qui risque d’être très difficile à battre dans le futur. Record autrefois détenu par le GOTY 2020 que fut The Last of Us Part II avec 11 nominations pour 7 prix. Suivi de près par God of War Ragnarok en 2022 avec 9 nominations pour 6 prix, mais pas celui du GOTY de cette année-là, qui fut attribué à Elden Ring.

La question que je me pose avec tout ça, c’est jusqu’où ça ira ? Parce que voir un seul jeu nommé dans 1/3 des catégories, ça commence à faire vraiment beaucoup. Je ne dis pas que Clair Obscur ne mérite pas la totalité de ces prix. Surtout en tant que meilleure narration, meilleure bande-son, et meilleure direction artistique où c’est indiscutable selon moi. Mais je pense qu’un juste équilibre aurait été préférable. Histoire de ne pas éclipser d’autres jeux qui sont très loin d’être mauvais, comme Kingdom Come: Deliverance II, qui était tout autant qualifié que lui pour le titre de meilleur RPG.

Et personnellement, j’aurais choisi Hollow Knight Silksong à la place de Clair Obscur pour le titre de meilleur jeu indépendant. Car même si Sandfall ne dépendait pas d’un gros éditeur de la même manière que les AAA pour publier son jeu, ce dernier disposait de beaucoup plus de ressources et d’argent que l’équipe de Team Cherry qui se compte sur les doigts d’une main. Mais je me console en me disant que Silksong a eu le prix du meilleur jeu d’aventure. Et ça, c’est chouette. Surtout pour un jeu qui a été attendu pendant si longtemps.

En parlant d’argent justement, la victoire de ce Clair Obscur est d’autant plus belle pour un jeu ayant eu un budget « d’à peine » 10 millions d’euros. Vendu à seulement 45€ à sa sortie sans aucune microtransaction en son sein. Et qui s’est même payé le luxe d’offrir aux joueurs un DLC gratuit à l’issue de cette cérémonie.
Et ce n’est pas le seul à avoir été autant généreux. Car Silksong, sorti le 4 septembre dernier à un prix encore plus agressif de 20€, a également du contenu gratuit dans les tuyaux. Nommé Sea of Sorrow, et dont on en saura plus l’année prochaine. Une annonce qui, étonnamment (et je pense, volontairement), n’a pas été faite pendant les Game Awards mais la semaine d’après. Du Team Cherry tout craché.
Ce genre d’initiative est tellement rare de nos jours que ça a le mérite d’être souligné. Particulièrement dans une ère et une industrie vidéoludique où tout n’a jamais coûté aussi cher à l’achat et à la production. Et si en plus les jeux d’origine sont de qualité, alors là c’est le jackpot.
D’abord, un immense bravo à Sandfall pour les travaux. À celles et ceux qui ont contribué à cette bande-son légendaire (dont je reparlerai très bientôt) tels que le compositeur Lorien Testard et l’une des chanteuses Alice Duport-Percier pour que les citer.

Ainsi qu’à toutes les personnes impliquées dans la motion capture et les doublages. Même si j’aurais aimé que le casting fr soit également récompensé (ou nominé à minima). Surtout pour un jeu réalisé par un studio français et qui se passe en partie à Paris (ou « Lumière » ) avec sa propre Tour Eiffel dedans.
Fort heureusement, on a pu compter sur Jennifer English, la gagnante de l’award de la meilleure performance pour Maëlle de Clair Obscur en VO. Qui a tenu à rendre hommage à ce casting en mentionnant directement son homologue française Adeline Chetail, et Charlotte Hoepffner qui a incarné physiquement le personnage. Merci à elle.
Jennifer qui, d’ailleurs, commence à avoir un sacré CV. Car avant Clair Obscur, elle avait eu un rôle dans Baldur’s Gate 3 en tant qu’Ombrecœur, et Lantenna dans Elden Ring. Deux jeux qui ont également été élus GOTY. Il va falloir surveiller de près les prochains jeux où elle sera castée.

Et de manière générale, cocorico à la France qui, en quelque sorte, a gagné son second Game Awards d’affilié en succédant à Astro Bot du studio Team Asobi. Qui certes, est basé au Japon, mais présidé par le compatriote Nicolas Doucet qui a fait lui-même la passation du trophée à Guillaume Broche. Fondateur de Sandfall, et directeur créatif de Clair Obscur.

Je termine sur les lauréats par une note qui me semble importante. Ce n’est pas parce que tel produit culturel ou individu n’ont pas eu de distinction aux Game Awards ou ailleurs, que cela remet en cause sa qualité ou son talent. Par exemple, un de mes plus grands regrets, c’est que la saga Xenoblade Chronicles n’a jamais été récompensée à cette cérémonie. Alors que les opus qui la constituent sont tous de qualité.

Cependant, l’inverse est tout aussi vrai. Dans le cas que je vais évoquer, la présence d’un film parmi les nominés en tant que meilleure adaptation, ne signifie pas pour autant qu’il s’agit d’un chef d’œuvre. Et soyons honnêtes, celui de Minecraft est très loin d’en être un. J’aurais largement préféré qu’il cède sa place, ou que la catégorie en elle-même laisse une place au film Sonic 3 (dont j’avais écrit une critique ciné) sorti il y a pile 1 an et qui était tout à fait éligible.
223 👍vs 1,3k 👎..
Au final, c’est la saison 2 de The Last of Us (que je ne trouve pas dingue) qui a eu le prix. Exactement comme je l’avais prédit l’année passée.
Je suis déjà prêt à parier que la seconde saison de TLoU annoncé pour 2025, sera récompensée à son tour.
Et quand on sait qu’en 2023 pour la même catégorie, c’était la saison 1 (bien meilleure) qui a obtenu l’award, ça renforce mes questionnements quant à l’objectivité, les critères de sélection, et les méthodes de votes de cette cérémonie.
De toute manière, dès qu’il s’agit de hiérarchiser quelque chose ou quelqu’un, personne ne sera jamais à 100% d’accord. Et cela ne vaut pas que pour les Game Awards, mais également pour tout type de classement ou tierlist. Officiel, ou non. Même si le débat a toujours le mérite d’exister, à condition qu’il soit sain et argumenté dans les deux camps.
Et ce débat-là, dans le cas de Clair Obscur en tant que jeu de l’année, c’était compliqué de l’avoir sur les réseaux. Car j’ai pu constater énormément de mauvaise foi de la part d’individus simplement jaloux de son succès, et l’ayant descendu gratuitement sans même y avoir joué.
Autant je conçois que la surexposition et la hype à outrance peuvent agacer sur la durée. Et chacun a le droit de ne pas aimer un jeu pour des raisons intrinsèques à celui-ci. Mais de là à rager parce qu’il a tout raflé, il s’agirait de doser à un moment donné.
Pour clore cette section sur les lauréats des Games Awards, je dirais ceci. À chacun son GOTY.
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En termes d’annonces, ce fut certes moins impactant que l’édition de 2024 qui fut marqué par le retour de licences phares du jeu vidéo avec The Witcher IV, la suite d’Ōkami, Virtua Fighter, Onimusha: Way of the Sword.
Ainsi que de nouvelles IP dont on n’a pas eu de news depuis. Comme le prochain jeu de Fumito Ueda, et Intergalactic: The Heretic Prophet. Mais j’ai quand même retenu des choses sympathiques pour certains titres qui figureront déjà dans mon top attentes JV de 2026, et un peu moins pour d’autres.
Divinity (TBA)

Une semaine avant les Game Awards, Geoff Keighley posta une mystérieuse photo d’une statue dans le désert de Mojave. Point de départ d’un teasing qui enflamma le Web. Puis, il s’est avéré que cette statue fut l’œuvre de Larian Studios, ceux à qui l’on doit Baldur’s Gate 3 entre autres.
Et il a fallu attendre la cérémonie pour avoir le fin mot de l’histoire, l’annonce d’un nouveau jeu Divinity au sein du monde de Rivellon. Qui commença par une mise en scène assez spectaculaire au sein même de la salle, puis un trailer cinématique d’une rare violence. Ça, c’était un sacré coup de com que je salue. Mais pour du concret, il faudra prendre son mal en patience. Car aucune date de sortie ni console n’ont été annoncées à ce jour.
Resident Evil Requiem (27/02/2026)
À bientôt 2 mois de sa sortie, le prochain Resident Evil (que j’ai pu essayer à Gamescom 2025) est venu confirmer ce que beaucoup avaient spéculé en amont, et quasi officialisé par les récents leaks. À savoir le retour de Leon S. Kennedy, qui aura la cinquantaine dans cet opus. Un âge qui n’a pas l’air d’avoir de grosses incidences sur ses capacités physiques au vu des acrobaties qu’on lui connaît et dont il fait preuve dans ce trailer bourré d’action.
Exodus (2027)
En attendant le retour de la saga Mass Effect, l’un de ses dignes héritiers développé par Archetype Entertainment qui est composé d’anciens de chez BioWare, a refait parler de lui à l’occasion des Game Awards. Et on y apprend quelque chose de très intéressant. C’est que la notion du temps aura une place centrale dans le récit en appliquant le principe de la relativité générale établie par Albert Einstein au début du 20e siècle.
Un principe qui a été repris dans l’excellent film Interstellar de Christopher Nolan en 2014. Où le temps s’écoule différemment sur une exoplanète, que sur la planète natale des protagonistes. Dans le cas de l’extrait ci-dessus sur la planète océan, chaque « tic-tac » que l’on entend dans la musique correspond à une journée sur Terre. Ce qui fait que s’ils y reviennent un jour, ils auront vieilli beaucoup moins vite que ceux qui ne sont jamais partis de la planète bleue.
D’ailleurs, l’un des acteurs principaux d’Interstellar qu’est Matthew McConaughey, doublera le personnage de C.C. Orlev dans Exodus. Je pense qu’on peut difficilement faire plus explicite comme clin d’œil.
Control Resonant (2026)
Certainement le jeu que j’attends le plus parmi les nouvelles annonces. La suite de Control premier du nom, et que j’avais même platiné sur PS4. Cette fois-ci, on n’y incarnera plus Jesse Faden, mais son frère Dylan au sein d’un Manhattan aussi sous l’influence du Hiss. Et avec certains plans du trailer me rappelant fortement un autre film de Nolan qu’est Inception.
Street Fighter le film (16/10/2026)
À chaque Game Awards, il y a toujours des moments « hors du temps » pour le dire poliment. L’un d’eux fut le défilé du casting du prochain film live action Street Fighter. Pour en citer quelques-uns, Andrew Koji en Ryu, Noah Centineo en Ken, Callina Liang en Chun-Li, Cody Rhodes en Guile, Mel Jarnson en Cammy, 50 cent en Balrog, ou encore Jason Momoa en Blanka.
Au vu du genre et du ton de ce film, vaut mieux ne pas s’attendre à plus que du divertissement décérébré avec de la baston à tous les étages. Un peu comme son homologue Mortal Kombat 2 qui sortira le 8 mai 2026 plusieurs mois avant. Nul doute que par leur statut d’adaptations de sagas de jeux vidéo, qu’ils seront nominés d’office pour le prochain Game Awards. À voir qui des deux aura la meilleure réception.
Tomb Raider Catalyst (2027)
Les fans de la saga Tomb Raider auront bien mangé durant ces Game Awards. Avec d’abord l’annonce d’un tout nouvel opus nommé Catalyst (comme un certain Mirror’s Edge dont j’ai parlé il y a longtemps), où on retrouve une Lara Croft assez différente de la précédente trilogie autant physiquement que mentalement. Il y a plus qu’à attendre du gameplay d’ici sa sortie déjà lointaine et actée pour 2027.
Tomb Raider Legacy of Atlantis (2026)
Ensuite, l’annonce du remake du tout premier Tomb Raider sorti en 1996 sur PlayStation. Et qui arrivera pile pour les 30 ans de la licence l’année prochaine. Cette fois, avec du gameplay qui nous montre le travail de refonte réalisé sous Unreal Engine 5 sur les animations de Lara, lieux clés, et séquences cultes du jeu d’origine. Comme celle avec le fameux T-Rex.
Orbitals (2026)
Il y a des jeux comme ça à la direction artistique si singulière qu’ils marquent instantanément les esprits. À l’image de Cuphead qui s’inspirait de l’esthétique des tous premiers dessins animés Disney des années 30, Orbitals quant à lui, reprend le style visuel et musical des animes japonais des années 80 pour mon plus grand bonheur. Me reste plus qu’à trouver un binôme avec qui voyager à travers les étoiles en coop d’ici sa sortie l’année prochaine exclusivement sur Switch 2.
Highguard (26/01/2026)
Je termine avec l’annonce finale de ces Game Awards, et le jeu dont la date de sortie est la plus proche de tous ceux que j’ai évoqués. En toute franchise, mes attentes envers ce Highguard ne sont pas particulièrement élevées. Malgré l’expérience des membres du studio Wildlight Entertainement qui ont bossé auparavant sur Titanfall et Apex Legends.
En fait, je trouve que ce shooter free-to-play n’a rien d’original. C’est du vu et revu au sein d’un marché déjà saturé de ce genre de jeux. Et pour couronner le tout, il me rappelle furieusement un certain Concord. Qui est de très loin le plus grand accident industriel de l’histoire du média. J’espère pour le studio que Highguard ne subira pas le même sort. Réponse dans un peu plus d’un mois.
Conclusion
Les sessions musicales aux Game Awards ne déçoivent rarement 🎷
Ainsi s’achève mon retour plus bavard que d’habitude sur ces Games Awards. Loin d’être la pire édition (on n’oublie pas le « Wrap it up » en 2023), mais pas la plus impactante non plus. Et concluant une année vidéoludique plus que satisfaisante côté software. De mon côté, les titres majeurs de 2025 furent Clair Obscur, Silksong, et Metroid Prime 4. Ce dernier dont je reparlerai assez vite, mais pas nécessairement pour les bonnes raisons..
Et pour une fois, j’ai même essayé de mater ce show tardif en direct live. Mais seulement jusqu’à la moitié avant de devoir m’endormir et rattraper le reste en différé. Y a rien à faire, c’est beaucoup trop long.
Merci de m’avoir lu. N’hésitez pas à me dire ce que vous avez retenu cette cérémonie, ou même vos propres jeux de l’année.



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