[Test Rétro] Pong

En ce jour spécial qui sent le poisson, j’ai souhaité marquer le coup avec un test très sérieux sur le jeu vidéo le plus basique au monde. Et pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit ni plus ni moins que Pong. Pionnier vidéoludique apparu en salle d’arcade il y a déjà 50 ans. Et qui changera la face du média à tout jamais.

Gameplay

De par son nom et son concept, il est évident que le Ping Pong / Tennis de Table est le sport qui a servi de modèle pour ce jeu. Sauf que pour représenter cette discipline le plus fidèlement possible avec les moyens d’antan, il fallait aller à l’essentiel. Les deux raquettes étant représentées par deux barres blanches de chaque côté de l’écran qu’il faudra bouger verticalement. De manière à ce que la balle carrée puisse y rebondir puis faire ricochet sur le bord supérieur ou inférieur de l’écran. Constituant notre table de Ping Pong virtuelle.

Le but du jeu tient en un mot, marquer. Tant que la balle est interceptée par les joueurs, la partie suit son cours. Mais si une des palettes rate la balle, alors le point est marqué et le score augmente chez le gagnant. Difficile de faire plus simple et plus accessible. La seule difficulté étant de se placer suffisamment vite et bien. En anticipation de la trajectoire de la balle suite à ses multiples rebonds, et de sa vitesse qui augmente au fil du temps. D’ailleurs, selon l’endroit où tapera la balle, l’angle de rebond sera plus ou moins aigu. Ce qui rendra d’autant plus difficile la réception dans le camp adverse.

Jouabilité

À l’époque, les premiers supports qui pouvaient accueillir Pong furent les bornes d’arcades Atari, et l’Odyssey. Une des toutes premières consoles de jeux vidéo, conçue par feu Ralph Baer. Sur une machine comme dans l’autre, la seule manière de déplacer la barre était de tourner un bouton pour le faire monter ou descendre à l’écran. Bien que la prise en main soit relativement simple, ça requiert une certaine dextérité pour un bon placement de la palette.

Les décennies passèrent, et les manières de jouer à Pong évoluèrent. Les boutons tournants ont progressivement laissé la place aux croix directionnelles, puis aux joysticks, puis aux supports tactiles, et même en Réalité Virtuelle avec « PING! « . Il est aussi possible d’y jouer de manière « mécanique » avec des tables spéciales que l’on peut retrouver dans certains bars à thèmes (comme celle au Player One à Paris). Autant dire qu’en termes de jouabilité, Pong n’a pas que traversé les époques. Il s’est surtout parfaitement adapté avec son temps. La marque des grands jeux qui ne vieillissent jamais.

Graphismes

Alors que nous vivons dans une ère où beaucoup ne jurent que par l’aspect visuel des jeux, la résolution, et le nombre d’images par seconde, Pong ne se contente que de deux couleurs que sont le noir et le blanc. Pour les animations, ça se limite à la translation  des barres, la trajectoire linéaire de la balle, et le score changeant. Le seul élément qui demeure fixe étant la ligne médiane en pointillé représentant le filet vu du dessus. Scindant l’écran en deux pour distinguer les deux camps. C’est tellement minimaliste que l’on peut compter sans difficulté le nombre de pixels à l’écran. Ni beau, ni moche, tout simplement intemporel.

Bande-son

Je mets au défi quiconque serait capable de me citer une bande sonore plus courte que celle de Pong. Car se limitant au strict minimum avec seulement trois bruitages. Lorsque la balle rebondit sur une barre, puis sur un mur, et lorsqu’un point est marqué. De quoi faire frémir les plus grands compositeurs de jeux vidéos de notre ère comme Konji Kondo, Yōko Shimomura, Keiichi Okabe ou encore Gareth Cooker pour ne citer que ceux là.

Durée de vie

Si on parle de la version arcade, une session peut durer plusieurs minutes comme elle peut durer plusieurs heures. La seule limite étant la quantité de monnaie que la borne pourra avaler, et la patience des joueurs les plus acharnés. Autant j’imagine mal qui que ce soit tenir plus d’une heure là-dessus en 2023, autant en 1972 ça me choquerait moins. Sachant que ce genre de divertissement électronique était tout nouveau, plutôt attrayant, et assez élaboré.

Conclusion

Si le Jeu Vidéo avait son arbre généalogique, Pong serait à son sommet. Né de l’imagination de feu Ted Dabney et de Nolan Bushnell, ce binôme était loin de se douter qu’il donnerait naissance à l’industrie la plus populaire et la plus lucrative de tous les temps. Loin devant le 7ème art et la musique réunis. Sa simplicité, son accessibilité, et son fun, ont conquis des millions de joueurs de tous âges et de toutes époques.

Certes de nos jours, la version d’origine de Pong parait désuète, répétitive, et extrêmement minimaliste. Mais son influence dans le JV demeure absolue et son héritage inquantifiable. Le plus récent d’entre eux est Windjamers 2, sorti l’année passée et modernisant son gameplay et son esthétique avec une certaine panache.

Et dire qu’en un demi-siècle, on est passé d’une bouillie de pixels, à des jeux au rendu quasi photoréaliste aujourd’hui. Ça donne le vertige rien que d’y penser. Ce n’était pas un test comme les autres, mais il me semblait nécessaire afin de rendre hommage dignement à ce monument.

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