Alors que la sortie du nouvel opus The Legend of Zelda Tears of the Kingdom est imminente sur Nintendo Switch, ultime retour en arrière sur son prédécesseur Breath of the Wild à travers le livre La Création d’un Prodige. Publié initialement au Japon fin 2018, puis traduit chez nous en 2020. Et m’ayant été gracieusement offert par Éditions Soleil à son lancement.
Un ouvrage en or massif
De dimensions 23.7 x 31.4 x 3.1 cm, et pesant 2.3 kg, on a affaire à un ouvrage bien dense en gabarit. Avec sa couverture rigide et blanche du plus bel effet, orné du sigle brillant du clan des Sheikahs sur la face avant. De plus, la couleur dorée du texte et des motifs collent très bien avec la teinte du bouquin.
Et avec ses 424 pages, c’est surtout un ouvrage conséquent en termes de contenu. Puisqu’on y retrouve quasiment tout ce qui constitue l’univers de BotW à travers d’innombrables illustrations, et des anecdotes en pagaille de la part des têtes pensantes. Autant dire que pour ceux qui n’y ont jamais joué, il est fortement déconseillé de feuilleter ce bouquin au risque de se spoiler l’intégralité du titre.
Bien évidemment, je ne décrierai pas tout le livre. Je vais plutôt me limiter à une quinzaine de pages qui me semblaient pertinentes. À commencer par le sommaire décrivant sa structure globale découpée en quatre grandes parties que je vais lister.
Illustrations 🖼
La première partie est consacrée aux planches de Takumi Wada ayant servi à la promotion du jeu jusqu’en 2018.
La plupart sont déjà connues de tous. Qu’il s’agisse des jaquettes officielles des versions Wii U et Switch, en passant par les guides, couvertures de magazines, et le contenu additionnel. Mais d’autres sont inédites comme certains dessins préparatoires en vue de l’E3 2016 ci-dessus. Pour leur conception, Wada nous confie s’être inspiré de l’illustration de la boite du tout premier The Legend of Zelda sur NES.
Création 🌍
La seconde partie, quant à elle, représente le plus gros du bouquin avec près de 300 pages d’illustrations et d’idées des développeurs sur le monde d’Hyrule. Pour les personnages, peuples, monstres, créatures, objets, vêtements, ingrédients, contrées, et DLC.
Parmi les nombreux designs pour un Link « moderne », celui-ci a retenu mon attention pour son audace. Voir le héros de la légende dans un style « biker », c’est spécial.
Ici, les croquis préparatoires de la princesse Zelda. Son style vestimentaire aura subi pas mal d’évolutions, et un grand travail d’humanisation du personnage a été effectué au vu des multiples expressions faciales de la porteuse de la Triforce de la Sagesse.
À l’origine, le prince Sidon devait être gris comme le requin marteau dont il est inspiré. Mais il a fini par virer au rouge pour qu’il ressorte mieux dans le décor des Zoras, et accentuer davantage le lien du sang qu’il partage avec sa sœur Mipha.
Une double page consacrée aux Gardiens des Sources que sont Ordrac, Rordrac, et Nedrac dans sa forme classique et corrompue. De somptueux dragons qui dégagent une aura toute particulière dans le jeu.
Sur la page de droite, le croquis d’un des objets majeurs du jeu et indispensable à l’exploration qu’est la paravoile. Souvent imitée depuis, jamais égalée même après 6 ans.
Les designs initiaux et définitifs des mortellement dangereux Gardiens. Certains semblent sortis tout droit d’un jeu d’horreur. Le directeur artistique Takafumi Kiuchi nous confie s’être inspiré de la poterie de l’ère japonaise Jômon pour leur corps.
La prospère citadelle d’Hyrule qu’on ne peut voir telle quelle qu’à travers les souvenirs de Zelda, et le DLC l’Ode aux Prodiges. Ça n’est pas évoqué dans cette double page, mais je ne serais pas étonné que l’architecture des maisons alsaciennes ait servi de modèle pour celles de cette citadelle.
Personnellement, je trouve les croquis préparatoires du Domaine Zora, beaucoup plus classes que celui de la version finale. Un domaine où l’eau coule à flots, et qui semble être protégé par la divinité Jabu-Jabu taillée dans la pierre.
Si j’en crois les dires du directeur artistique Manabu Takehara, la conception du Village Piaf devait être un vrai casse-tête. Initialement, il devait s’élever vers le ciel avec des maisons construites hors sol afin de correspondre à la nature de ses habitants. Et atteignables uniquement par voie aérienne. Sauf que ça aurait pu poser un problème majeur si ce village était le premier rencontré dans l’aventure. Surtout sans le pouvoir de Revali permettant de s’élever des les airs. Par conséquent, le design a été complètement revu.
Les croquis du Destrier de Légende issu du DLC. Avec du recul (et surtout au vu des possibilités de locomotion que semble proposer TotK), cette moto rend plutôt bien dans le jeu.
Histoire 📚
Dans la troisième partie qui comporte énormément de texte (d’où le fait que je n’ai posté qu’une seule photo), c’est l’histoire d’Hyrule contée du point de vue de BotW. Des événements faisant écho à d’anciens jeux de la saga. Jusqu’aux prémices du fléau Ganon ayant engendré la destruction du royaume. Et enfin le présent du jeu avec le réveil de Link un siècle après ce cataclysme.
Tous ces évènements sont liés d’une manière ou d’une autre au Château d’Hyrule dont on a un plan détaillé ci-dessus. Structure visible depuis (presque) tout le royaume, et construite sur une forteresse naturelle le rendant quasi imprenable. Mais ça, c’était avant que le Grand Fléau ne surgisse.
Retour à nos racines 💡
Et dans la dernière partie, les témoignages datant d’octobre 2017 de la part du réalisateur Hidemaro Fujibayashi, le directeur artistique Satoru Takizawa, l’illustrateur Takumi Wada.
Ainsi qu’une partie du témoignage du producteur historique de la série, Eiji Aonuma. Intitulé « le prochain Zelda a déjà commencé ». À quelques jours de la sortie de TotK, on pourrait changer le titre par « le prochain Zelda est enfin terminé ».
Conclusion
En plus d’être un bel objet de collection faisant office à la fois d’artbook et de making-of, cet ouvrage est une véritable mine d’or d’informations sur le lore de BotW, et sur le processus créatif qui a engendré cette nouvelle formule d’une saga bientôt quarantenaire. Celles et ceux qui ont poncé le jeu auraient tort de s’en priver. D’autant plus qu’il est toujours en vente à 45€ chez les revendeurs spécialisés tels que Fnac, Cultura, Amazon, et bien évidemment chez les Éditions Soleil que je remercie encore pour ce cadeau surprise.
Dorénavant, il est temps de laisser BotW derrière nous et de se tourner vers TotK. Ce dernier qui a déjà son propre guide de prévu, et un artbook inclus dans l’édition collector. Mais seul l’avenir nous dira s’il aura droit à un livre de la même trempe que La Création d’un Prodige.